L’affaire WikiLeaks - Julian Assange, vue depuis l’Australie…

Recherché par Interpol et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international pour une affaire de mœurs, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks a été arrêté par la police britannique le mardi 7 décembre.
Accusé de viol, la justice suédoise qui ne l’a pas inculpé, a décidé de lancer un mandat d’arrêt contre lui alors qu’il ne s’était pas rendu à une convocation du tribunal.

Il conteste fermement ces accusations et se dit victime d’une conspiration montée par la Suède sous pression des Etats-Unis.


Citoyen australien de 39 ans, au cœur du scandale des fuites de WikiLeaks concernant plus de 250 000 télégrammes diplomatiques américains mis à disposition de grands journaux internationaux comme Le Monde, le New York Time, etc. Julian Assange a été vivement critiqué et a soulevé de nombreuses colères de la part du monde politique international. On accuse notamment ces fuites de mettre en danger des vies.

Depuis il a reçu de nombreuses menaces de mort et s’est caché en Suisse puis en Grande-Bretagne où il vient d’être placé en détention provisoire.

Une lettre ouverte recueillant environ 200 signataires a été adressée à Julia Gillard, Première Ministre d’Australie. Celle-ci s’adresse au gouvernement australien à qui il est réclamé de condamner les appels à la violence à l’encontre de Julian Assange et lui demande de déclarer publiquement son soutien juridique et d’assurer sa protection face à ses menaces.

Les signataires demandent à l’Australie de réaffirmer ses engagements en matière de liberté d’expression politique, de ne pas procéder aux démarches qui annuleraient le passeport de Julian Assange, ceci en l’absence de preuves concernant les accusations qui lui sont portées. Cette lettre réclame également au gouvernement australien d’apporter assistance et soutien juridique et de faire son maximum pour assurer que la procédure légale à son en compte obéisse aux principes de la loi en toute équité procédurale.

Julian Assange est accusé d’avoir commis deux viols. L’un concernerait un rapport sexuel qu’il aurait eu avec une jeune femme pendant son sommeil alors qu’elle n’était pas consentante. Quant au second, la jeune femme ayant porté plainte admet qu’elle était consentante mais affirme que celui-ci l’aurait obligé à ne pas utiliser de préservatif, ce qui constitue un viol selon le droit suédois.

Il serait intéressant de connaître la liste de tous les mandats d’arrêts internationaux correspondant à de tels délits et de savoir si l’acharnement qui fait place ici est similaire pour d’autres cas.

Si les faits sont avérés ils seront alors bien entendu condamnables. Mais il est vrai qu’on tend à penser que cette traque trouve aussi sa source dans les dernières fuites et révélations de WikiLeaks, qui nuisent à certains intérêts et soulèvent les colères diplomatiques des nations à travers le monde.

Robert Gates, ministre de la défense américain s’est félicité de l’arrestation de Julian Assange, dont l’objet n’a pourtant rien à voir au demeurant avec ses propres fonctions…

A contrario, en Australie quelques soutiens de poids commencent à se faire entendre, notamment en la voix de Kevin Rudd ancien Premier Ministre travailliste et de John Howard ancien Premier Ministre libéral. Tous les deux se sont exprimés sur les fuites des 250 000 documents diplomatiques américains. Kevin Rudd, lui-même qualifié de « control freak* » par un télégramme américain, a déclaré que Julian Assange ne peut être tenu personnellement pour seul responsable. Ils pointent d’abord la responsabilité sur les défaillances du réseau de communication américain.

Quant à John Howard il a déclaré que les personnes fautives sont celles qui ont fourni à Julian Assange les télégrammes car elles sont celles qui ont rompu la confiance. Il ajoute que ce sont ces personnes qui doivent être pourchassées et poursuivies en justice.

Alors existe t-il un rapport entre les deux affaires ?

*Control Freak : maniaque, qui veut tout contrôler.

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