Visa 457 : vers de nouvelles restrictions


Depuis quelques semaines le visa 457, aussi connu sous le nom de Visa de travailsponsorisé, fait débat en Australie. 

S’appuyant sur des abus commis par certaines sociétés, qui discrimineraient les travailleurs australiens au profit de travailleurs étrangers, la Première Ministre Julia Gillard a défendu la nécessité de devoir durcir l’accès à ce visa. 

D’après le Département de l’immigration, on dénombre aujourd’hui environ 80 000 travailleurs sous ce statut. La majorité d’entre eux sont originaires de Grande Bretagne, d’Inde et d’Irlande. 

Le visa 457 a été introduit en 1996 pour faire face au manque de main d’œuvre locale dans certaines spécialités. Un document officiel émis chaque année par le Département de l’immigration liste les métiers et les secteurs d’activités dont manque cruellement l’Australie (le Consolidated Sponsored Occupations List).

Le principe de ce visa de travail sponsorisé repose sur le parrainage d’un travailleur étranger par un employeur australien local. Sa durée maximum est de 4 ans,  le salaire perçu doit être supérieur à  51 400 AU$/an, les membres de la famille bénéficient de ce même visa et après avoir travaillé pendant 2 ans pour la même société il est possible de se faire de nouveau parrainer pour acquérir la résidence permanente via une procédure simplifiée et plus rapide que la voix traditionnelle. 

L’objectif clair et affiché du gouvernement Gillard est de renforcer les critères d’éligibilité.

1- En premier lieu, les employeurs devront être capables de prouver leur impossibilité  de trouver une personne australienne ou résidente permanente, les mettant alors dans la position de devoir recruter une personne depuis l’étranger.
On peut s’interroger sur le renforcement de cette mesure, car ce critère fait déjà partie des exigences actuelles et son contrôle semble discutable. En effet, de quelle manière une entreprise peut elle vraiment prouver qu’elle n’avait vraiment aucune possibilité de recruter quelqu’un localement ? Aujourd’hui il suffit qu’elle puisse démontrer qu’elle a publié une offre d’emploi et que depuis sa publication aucun recrutement n’a eu lieu. Mesure très facilement contournable pour un employeur de mauvaise foi. On peut se demander si le renforcement évoqué constitue un effet d’annonce (à l’aube des élections) ou s’il existe une réelle stratégie dont les détails n’ont pas encore été dévoilés… 

2- Deuxième critère mis en avant : le salaire doit être au moins égal à celui d’un employé australien. Le gouvernement souhaite empêcher certaines entreprises peu scrupuleuses d’employer (d’exploiter) des personnes étrangères à des salaires inferieurs à ceux du marché et discriminant ainsi la main d’œuvre locale. 

3- Le troisième et dernier critère évoqué est le niveau d’anglais avec des tests renforcés dans certains cas. 

Les secteurs qui emploient des personnes sponsorisés avec le visa 457 sont variés (nouvelles technologies,  conseil, finance, artisanats, commerce, etc.). On observe néanmoins une tendance pour le moins étonnante dans le secteur du bâtiment. Alors que durant les douze derniers mois 68 000 emplois ont disparu, 38 % de visas 457 supplémentaires ont été accordés… 

Il ne fait aucun doute que la priorité à l’emploi doit être donnée à la population locale. Le manque de main d’œuvre dans certaines spécialités constitue une réalité et malheureusement le débat actuel tend à mettre tous les acteurs de ce système dans le même panier… Si certaines entreprises trichent, peut-on vraiment penser qu’elles soient représentatives de tout un système ? Le débat n’est pas toujours très nuancé et même si beaucoup savent distinguer les abus des actions honnêtes, les voix qui se font malheureusement entendre le plus sont celles qui tendent à dresser les personnes les unes contre les autres. 

Espérons qu’une solution juste soit mise en place pour décourager ceux qui abusent de ce système à la fois en exploitant des populations étrangères et en privant des australiens de travail et pour que les entreprises qui rencontrent de réelles difficultés dans l’embauche de main d’œuvre qualifiée puissent continuer à recruter par le biais du visa 457 en faisant perdurer la création de nouvelles richesses en Australie.

==> Pour en savoir plus : Le visa de travail 457

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